Attentat à Belle-île by Susan Degeninville

Auteur:Susan Degeninville [Degeninville, Susan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Bretagne, Littérature française
Éditeur: Auto-édition
Publié: 2022-05-28T21:00:00+00:00

JOUR 10

Vétoldi se leva précipitamment en percevant la sonnerie du réveil. Assis sur son lit, il enregistra un message comminatoire à l’intention de son adjoint afin qu’Anne Kerouan soit surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis il se prépara pour repartir à Belle-Île. Dans le train, il dormit tout le long du trajet. Il s’éveilla frais et dispos à la gare d’Auray où il reprit sa voiture qui l’attendait sur un parking tout proche. Sur la route de Quiberon, il parvint à résister à l’envie de descendre à l’entre-deux-mers, car il savait qu’à Port-Maria, Yves Kervadec l’attendait. Avant d’embarquer en sa compagnie, il confia sa voiture au tout récent service voiturier mis en place par le parking du Sémaphore pour faciliter la traversée des passagers vers Belle-Île. Conscients que le bruit du dinghy volant sur les flots aurait couvert leurs voix, ils restèrent silencieux. En débarquant au Palais, Vétoldi proposa :

— Si vous voulez, on pourrait déjeuner ensemble ?

Kervadec approuva avec enthousiasme en désignant une brasserie :

— Bonne idée ! On s’installe dans ce café, il y a une table dans le fond de la salle et à cette heure, on devrait être tranquille pour se parler.

Vétoldi acquiesça et ils s’assirent à la table du fond ; ils commandèrent deux sandwichs et deux bières. Une fois qu’ils furent servis, Kervadec commença à relater le cours de son enquête :

— En ce qui concerne l’enregistrement de la voix du harceleur d’Hélène Armand, je n’ai pas eu le temps d’aller jusqu’à France 3 Bretagne, mais je vais le faire cet après-midi. Par contre, je me suis procuré les voix des proches de Caroline Magellan, et je vous ai apporté une clé.

— Parfait, ce serait bien que vous l’envoyiez directement à Filardin au Quai, c’est un as dans le genre. Je le préviendrai de mon côté.

Kervadec continua son rapport :

— J’ai eu une communication de Rennes. Ils ont confirmé que l’explosif était bien dans le sac de sport posé à proximité de Caroline Magellan.

Vétoldi fouilla nerveusement la poche de sa veste et en sortit son mobile, il appuya sur une touche, tout en disant à Kervadec :

— Était-ce un sac qui appartenait à Caroline Magellan ? On peut en avoir la confirmation tout de suite. Hélène Armand, pour le commissaire Vétoldi.

— Oui, c’est moi, bonjour, monsieur le commissaire.

— Bonjour madame. J’ai un renseignement urgent et important à vous demander. Pouvez-vous me dire si Caroline Magellan, avait un sac de sport avec elle ?

Hélène Armand parut réfléchir un instant, puis elle répondit :

— Un sac de sport ? Non, pas exactement, c’était un sac à dos, comme en ont la plupart des jeunes.

— Parfait, je vous remercie, c’est important. À propos, où en sont vos coups de téléphone intempestifs ?

— Cette nuit, je n’ai pas été dérangée.

— Bien, merci de m’avoir répondu, à bientôt.

Revenant à son interlocuteur, Vétoldi l’informa :

— Caroline Magellan avait un sac à dos à côté d’elle, ce jour-là, le labo a indiqué que l’explosif avait été placé dedans. J’ai appris par Hélène Armand qu’elle avait glissé un paquet remis par André Gigot, soi-disant un cadeau d’anniversaire. Si André Gigot était au courant de la présence d’une bombe, cela pourrait expliquer pourquoi il n’a pas répondu à l’appel insistant d’Hélène Armand.

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